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BLOGHORREES

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14 septembre 2010

Mendiants et orgueilleux Albert Cossery

Egypte : Le Caire au milieu du XXème siècle  : la ville européenne et la ville indigène.

Meurtre sans mobile d’une prostituée dans une maison close.

Dans cette ville indigène où grouillent la vermine, les hommes tronc et leurs mégères et toutes sortes de loqueteux, le policier, représentant de la société de répression dans un régime autoritaire voire totalitaire, se heurte à la suprême condition de ces êtres décivilisés : les mendiants face à tout régime politique, aussi totalitaire fût-il, n’ont rien à perdre et opposent à la folie barbare de la civilisation une indifférence qui rend cette dernière comme impuissante à régner selon ses propres dogmes inadaptés à la nature.

Ou comment résister au totalitarisme (ou par extension à toute domination civilisatrice), non pas par la révolte mais par l’indifférence généralisée, qui rend vaine toute tentative et tout effort de dressage.

Malgré les monstres qui peuplent ce livre, la misogynie de l’auteur quelque peu irritante (la femme s’incarnant soit dans la maman, la mégère ou la putain), on s’attache au déroulement de l’histoire avec ses personnages de la cour des miracles, car le livre donne accès à la réflexion sur la civilisation et l’état proche de celui de nature en général, et plus particulièrement sur la dictature politique. Grâce au roman, on s’immerge (et s’imagine) dans un autre mode de vie, libéré du carcan d’une société oppressante.

Mais les personnages sont-ils aussi libres qu’ils le pensent ? Gohar, par exemple, l’ex-philosophe converti à la mendicité, mais accro au haschisch,quid de sa liberté  ?

Ce livre m’a paru être un pied de nez aux civilisations modernes en tout genre finalement.

Que l’on soit, nous, représentants de la société civilisée occidentale, comme le policier, choqués par les prétentions de l’homme tronc à séduire toute femme (en plus de la marque tératologique : le sceau d’une misogynie à peine voilée (sic) de la femme bonne qu’à convoiter le phallus sans pattes), on perçoit à travers tous ces personnages de misère la richesse qui leur échoit : la liberté. Théoriquement intéressante, je ne crois pas que cette idée de liberté absolue ne soit autre chose qu’une vague utopie.

Le livre, à l’écriture simple  et fluide se laisse facilement lire, happé que l’on peut être autant par la répulsion que provoque chez le lecteur la compagnie de ces personnages hideux, que par le questionnement qui en émerge.

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9 septembre 2010

Les années douces Hiromi Kawakami

Histoire d'amour entre une ancienne élève (de 38 ans) et son professeur de japonais : suite à l'ennui que m'a donné la lecture de cette rencontre entre les deux protagonistes du roman, je me  questionne sur ce qui ne prend pas dans cette "union" qui m'a paru antipathique.

Tout se passe parmi la sensualité des plats et boissons  qui semblent seuls, hélas, réunir les deux personnages. Rien d'autre qu'un pseudo partage poétique basé sur des impressions sensorielles sur des petits riens - pour certains c'est certainement beaucoup- mais rien qui explique le choix de cette affection pour ce personnage raide et quelque peu ranci de ce "maître". 

On peut imaginer la gratuité des sentiments amoureux, mais rien n'invite à comprendre comment ces deux êtres dont nous ignorons presque tout en dehors de leurs rencontres répétées dans les bars et restaurants en sont venus à tomber amoureux l'un de l'autre...

Enfin, le livre est construit sans surprise (happy end ?) et j'ai hâte de me plonger dans une lecture plus étoffée, à mon goût...

25 février 2009

Séraphine de Martin Provost

Mardi 24 février

25 février 2009

Dong Thuong Huong : Le Zénith

Vietnam

25 février 2009

Foucault : Surveiller et punir

Les kljfhdg

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25 février 2009

Blanchot... Le très haut

Le très Haut

Oeuvre Opus

17 mars 2008

Les Vanilliers de Georges Limbour

Envie d'exotisme ? de parfums des îles, ou encore de découvrir l'histoire de la culture de la vanille ?
Petit parcours agréablement parfumé dans les îles de la Réunion....
L'emploi de la vanille pour parfumer le chocolat est le point de départ de l'histoire du livre. Basé sur l'histoire réelle de la culture de cette gousse de vanille, ce roman de Georges Limbour nous entraîne pendant quelque 200 pages dans l'histoire familiale d'une découverte aussi déterminante que le rhum pour la Jamaïque ou le cigare pour La Havane : la fleur de vanille de la Réunion.
Après un début poétiquement parfumé et qui nous plonge dans les parfums mystérieux de cette orchidée sauvage, nous voilà embarqués dans l'histoire de la conquête de la culture de la vanille par le riche industriel Van Houten. Ce monsieur chocolat hollandais est bien décidé à mettre à profit le parfum secrètement transmis à sa fille par la femme de De Bonald avant de mourir. Violemment extorqué à l'enfant, ce secret

13 décembre 2007

Retour aux classiques

A suivre...

Lecture en cours de Robert Musil.... L'Homme sans qualités

musil

13 décembre 2007

baisers mièvres de cinéma ? pas si sûr ...

eh oui, au risque de choquer les amateurs de Goncourt et autres fanatiques ou frénétiques (comme moi !) de courses littéraires concoctées par nos maisons d'édition "préférées", je ne dirai pas que du bien du dernier prix Fémina de l'an 2007 !!

Prise d'une compulsion avide des derniers crus littéraires en première ligne de mire de ma bibliothèque municipale (adieu les folles déambulations onéreuses des fins de semaines pluvieuses avec leurs inévitables déceptions sous forme de "comment ai-je été assez idiote pour investir 17 euro dans  un bouquin aussi dénué de talent ?" ou encore "qu'est-ce que je peux être idiote de m'être laissé induire en erreur par cet incipit qui ne tient pas la distance !!!)

Là au moins, pas de déception : côté incipit, on est dans le fadasse ! Pas de quoi exciter les pupilles !

Bon... Poursuivons, c'est un livre que j'ai emprunté (enfin celui là je l'aurais pas défloré de plus de 2 pages chez Mollat !!), les lignes défilent aussi vite qu'un film de série B (entendez : de second ordre). Au moins cela ne demande pas beaucoup de concentration sur le style  (: quand on passe les détails affligeants du goûter au salon de thé des deux amants passionnés... et autres incongruités, on cherche vainement pendant les quelque 100 premières pages à trouver de l'épaisseur dans des phrases qui s'enchaînent simplement mais sans effet pour autant autre que d'amener à se demander s'il est bon ou non de poursuivre la lecture...)

Mais bon c'est le prix Fémina : il ne peut pas en être ainsi de bout en bout ! On aura dû laisser passer quelque chose ou, peut-être le meilleur est-il à venir...?  Il est vrai que le livre touche à sa fin ... Alors autant continuer ! Qui a dit qu'il fallait toujours aller jusqu'au bout des choses, au bout d'un livre... ?Certainement pas Daniel Pennac ! (Tiens, je crois que lui aussi a mérité quelque chose cette année !!)

Sur le contenu  :

Un homme qui vient de perdre son père nous raconte sa quête d'identité à travers ses souvenirs avec celui-ci, technicien de lumière du septième art, et à travers son histoire d'amour passionnel avec une femme mariée mère elle même d'un garçon. Elle est à la fois le motif et le prétexte à une recherche de ses origines voilées par le mystère de l'identité de cette mère qu'il n'a jamais connue. Actrice de cinéma capturée puis fondue dans le noir d'un magicien de la lumière? Qui était-elle ? Qui était-il, ce père qui n'a réussi à lui transmettre qu'après sa mort ce goût du cinéma de la Nouvelle Vague et cette obsession des années 60 qui l'ont vu voir le jour, et cette (en)quête obstinée sur cette mère absente.

A travers cette relation passionnelle qui débute par sa fin dans le fil de la narration, prend ENFIN forme ce mouvement de quête, d'emprise, et de désillusions  d'un homme  parvenu à se réconcilier avec l'absence : l'absence du père, aux prises avec sa vie artistique, et l'absence d'une mère qu'il n'a jamais connue.

Certes il y a beaucoup à redire sur la première partie du roman, mais je serai tentée de dire que l'on est séduit par la portée saisissante du dernier volet de ce qu'on peut bien en fin de compte appeler l'intrigue même s'il ne se passe en réalité pas grand chose.

Il s'agit ici d'une thématique ordinaire (une enfance abandonnée) et universelle (la quête de l'identité) mais qui prend sa dimension existentielle et psychologique à travers cette histoire d'amour dont chacun peut être...victime.

Baisers de cinéma de Eric Fottorino

baisers

26 novembre 2007

En hommage à la littérature

           Comme sur la stèle de l'écrivain , "In Memoriam" inscrit la mémoire de cette femme suicidée. A travers cet hommage livré en quelque 200 pages  : hommage à la femme, à la littérature incarnée par cette femme dont il ne reste aujourd'hui "que" son oeuvre...ainsi que le livre que nous tenons entre nos mains.
                Qu'est-ce qui nous pousse à écrire, quelle est la matière à l'oeuvre dans la création littéraire ?
Alors  que  s'esquissent sous les yeux du lecteur les premières lignes du roman, le narrateur se souvient de Sola cette femme à jamais solitaire, ce double que le jeune écrivain en herbe a cru pouvoir   s'approprier, elle et sa flamboyante littérature. Mais il lui aura fallu aussi lutter avec elle ou peut-être,  contre elle, contre ses démons mystérieux. Ces monstres surgis d'une enfance héritière des quelques lignes tracées par la main d'un père étrangement disparu, ce père  poursuivi lui aussi par d'impitoyables angoisses ...Ces angoisses étaient ce bien elles les moteurs de sa création et de son talent ou au contraire les derniers ennemis mortels de la romancière suicidée, disparue sans un mot d'adieu.
Afin de ne pas se consumer de la douleur d'avoir perdu son amante suicidée, le jeune littérateur sauve sa raison par l'écriture d'un livre : mais du "Tombeau de Sola" ne nous parviendra que le titre qui seul a échappé aux flammes destructrices de l'écrivain hanté par la disparition de ce double au féminin.

 

Cependant, le narrateur malgré lui compose à la mémoire de Sola, essaie ainsi de comprendre la mort de cette femme en proie aux affres les plus obscures et insondables.

Sola est foudroyée par des accès catatoniques, qui à la fois inquiètent notre narrateur et lui laisse croire dans le germe du brillo littéraire de celle qu'il aime et dont il souhaiterait peut-être s'approprier aussi le talent d'écriture. Lui n'est qu'un écrivain de second ordre, qui travaille dans le monde des livres tout en poursuivant des ambitions de "créateur". Sa rencontre avec l'écrivain Sola scelle son ancien amour des lettres, et avec elle il croit pouvoir toucher la corde de la littérature.

Rebut de la fratrie, humilié par un frère qui excelle en rhétorique dans ses plaidoiries d'avocat, le jeune littérateur croit mettre un terme à des années de haine fratricide jusqu'au jour où le dit frère, étranger au monde des lettres, rencontre la belle Sola qui tombe sous son charme.

Sola ne choisira pas entre les deux hommes.

Après un dernier épisode d'aphasie qui force les deux hommes à s'unir face à la détresse de  l'écrivain, Sola disparaîtra en ne laissant comme indices, à jamais mystérieux, de son histoire que son oeuvre : pas de lettre d'adieu, pas de roman posthume.

inmemoriam_

In Mémoriam de Linda Lê aux éditions Christian Bourgeois

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